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10 décembre 2010

Composition française - Mona Ozouf

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Pitch : La France a toujours vécu d'une tension entre l'esprit national et le génie des pays qui la composent, entre l'universel et le particulier. Mona Ozouf se souvient l'avoir ressentie et intériorisée au cours d'une enfance bretonne. Dans un territoire exigu et clos, entre école, église et maison, il fallait vivre avec trois lots de croyances disparates, souvent antagonistes. A la maison, tout parlait de l'appartenance à la Bretagne ? L'école, elle, au nom de l'universelle patrie des droits de l'homme professait l'indifférence aux identités locales. Quant à l'Eglise, la foi qu'elle enseignait contredisait celle de l'école comme celle de la maison. En faisant revivre ces croyances désaccordées, Mona Ozouf retrouve des questions qui n'ont rien perdu de leur acuité. Pourquoi la France s'est-elle montrée aussi rétive à accepter une pluralité toujours ressentie comme une menace ? Faut-il nécessairement opposer un républicanisme passionnément attaché à l'universel et des particularismes invariablement jugés rétrogrades ? A quelles conditions combiner les attachements particuliers et l'exigence de l'universel ? En d'autres termes, comment vivre heureusement la " composition française " ?

Mon avis : Lorsque Livraddict a proposé ce livre en partenariat j'ai sauté sur l'occasion de rencontrer cette grande dame qu'est Mona Ozouf. Vous ne le savez sans doute pas (si vous le savez je m'inquiète) mais, dans une autre vie, j'ai commencé une thèse. Pas finie la thèse hein, mais j'ai donc "côtoyé" le monde de la recherche et, mine de rien, Mona Ozouf est un peu une pointure dans le domaine. Directrice de recherches au CNRS elle a notamment travaillé, dans le secteur qui m'intéresse, sur l'école, les instituteurs et le lien entre école, église et république. Quand on sait que j'ai donc passé quelques années en Sciences de l'éducation y compris deux ou j'ai notamment travaillé sur l'enseignement religieux et l'enseignement privé .. on comprend que je la côtoie depuis quelques temps déjà.

Mieux encore, je suis un peu bretonne quelque part dans mon patrimoine génétique et ce livre aux doux airs de "je me rappelle mon enfance bretonne" ne pouvait que me parler.

Mona Ozouf dresse ici un tableau de son enfance d'un père décédé lorsqu'elle avait 4 ans à une grand-mère détonnante qui, avec sa mère, l'entourent d'attention et de langue bretonne. Sa famille fait partie de celles qui ont bataillé pour que leur enfant connaisse cette langue qui était interdite à l'école, reléguée. Et pourtant elle est toute leur histoire et Mona, petite fille, se retrouve donc dans un monde où, d'un côté le breton est parlé, vanté et, de l'autre, il est censuré. Et pourtant elle l'aime cette école ! Une dualité a donc construit sa personne .. et elle a été rejointe par une troisème "entité", l'Eglise. Beaucoup de questions naissent de ce triangle. Certaines trouveront des réponses, d'autres non.

Lorsque la famille déménage à St-Brieuc, tout se calme un peu malgré la 2nde Guerre Mondiale et Mona Ozouf grandit et évolue avec, toutefois, toujours ancré en elle, cette envie de discute rla notion d'identité. Ce questionnement, on en prend toute la teneur dans la dernière partie de son livre qui nous livre une foule de renseignements qui m'ont ramenée bien en arrière dans ces mêmes années de recherches. Un vocabulaire moins accessible, pléthore d'informations qu'il faut savoir organiser et exploiter à leur maximum. Une progression historique de cette notion d'identité et, surtout, son engagement dans la défense de la différence, des identités culturelles.

Une fin plus ardue donc mais à l'apport intellectuel sans conteste.

Je remercie Livraddict et Folio pour cette lecture.

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